Les Marines américains déménagent-ils de l’Okinawa vers Guam ?
Oui, le transfert partiel des Marines américains d’Okinawa vers Guam a commencé. Cette réorganisation militaire découle d’un accord bilatéral passé entre le Japon et les États-Unis en 2012. Environ 9 000 des 19 000 Marines stationnés à Okinawa doivent être déplacés, dont près de 4 000 vers Guam.
Contexte et Accord Entre Japon et États-Unis
Le plan de transfert vise à réduire la charge que représente la présence américaine sur l’île japonaise d’Okinawa. La mise en œuvre a débuté 12 ans après l’accord de 2012, qui à son tour fait suite à un premier accord bilatéral de 2006.
- La nécessité de ce transfert découle d’une volonté d’alléger la pression sur les communautés locales.
- Le Japon s’engage à financer jusqu’à 2,8 milliards USD sur un coût total estimé à 8,7 milliards USD.
- Les Marines maintiennent leur engagement pour la défense du Japon tout en répartissant leur présence entre Okinawa, Guam et Hawaï.
Motivations du Transfert
Le transfert est conçu pour équilibrer les engagements stratégiques américains dans la région Indo-Pacifique tout en répondant aux préoccupations locales.
- Réduire les nuisances causées par la présence militaire américaine sur Okinawa : bruits, pollution, accidents aériens et incidents criminels.
- Optimiser la posture opérationnelle américaine en rendant la force plus répartie géographiquement, résiliente et soutenable politiquement.
- Le déplacement est lié à la relocalisation de la base aérienne Futenma sur Okinawa vers une zone moins densément peuplée.
Progression et Calendrier de la Relocalisation
| Date | Événement |
|---|---|
| Décembre 2022 | Début du transfert avec 100 Marines logistiques arrivant sur Guam. |
| Janvier 2023 | Accord à Washington pour accélérer la relocalisation en 2024. |
| Juin (année en cours) | Environ 75 Marines et marins installés dans les casernes de Camp Blaz. |
Les opérations progressent par phases, avec des unités logistiques installées en premier lieu, suivies par des effectifs additionnels en attente de la finalisation des infrastructures.
Infrastructures et Installations à Guam
Le Camp Blaz, la principale base marine à Guam, est le centre de ce transfert. Ouvert officiellement en janvier 2022, il est en cours de construction et comporte des logements et installations opérationnelles.
- Camp Blaz offrira des logements pour environ 5 172 Marines, entre quartiers pour célibataires et officiers.
- Des logements familiaux sont aussi en développement à la base aérienne Andersen.
- Apra Harbor bénéficie d’infrastructures dédiées aux opérations navales, avec un investissement récent de 106,9 millions USD pour un nouveau poste d’embarquement.
Enjeux Militaires et Stratégiques
Le déplacement de forces militaires suscite le débat au sein du commandement des Marines. Le général Eric Smith exprime des doutes sur l’efficacité stratégique.
- Guam se situe loin de la “première chaîne d’îles” importante pour la défense contre les agressions dans la région Indo-Pacifique.
- Le transfert pourrait réduire la capacité de dissuasion face aux revendications territoriales chinoises.
- L’espace limité à Guam pourrait poser des contraintes sur le déploiement futur, notamment avec l’Armée américaine également présente.
Réactions Locales et Défis
Les habitants d’Okinawa, longtemps affectés par la forte présence militaire, accueillent favorablement la réduction des effectifs, mais restent préoccupés.
- Des tensions persistent du fait des nuisances causées par les bases.
- La relocalisation intervient dans un contexte de méfiance renforcée après plusieurs affaires impliquant des membres des forces américaines.
- Un équilibre est attendu entre la sécurité régionale et la qualité de vie des insulaires.
Résumé des Chiffres Clés
| Détail | Nombre |
|---|---|
| Marines à transférer | Environ 4 000 vers Guam |
| Total Marines sur Okinawa | 19 000 |
| Logements à Camp Blaz | 4 784 pour célibataires, 388 pour officiers |
| Maisons familiales (Phase 1) | 186 sur Andersen Air Force Base |
| Nouvelles maisons en construction | 150 supplémentaires |
Points Essentiels à Retenir
- Le transfert partiel des Marines américains d’Okinawa vers Guam est en cours, respectant un accord bilatéral de 2012.
- Ce mouvement vise à réduire la charge militaire sur Okinawa tout en maintenant la présence stratégique américaine dans la région.
- Le Camp Blaz à Guam est la nouvelle base principale en construction pour accueillir ces forces.
- Des inquiétudes militaires existent sur l’éloignement stratégique, notamment pour la dissuasion face à la Chine.
- Les habitants d’Okinawa attendent une amélioration de leur environnement, bien que les défis sociaux persistent.
Les Marines déménagent-ils de Okinawa à Guam ? Ce qu’il faut savoir
Oui, les Marines américains commencent à se relocaliser de l’île d’Okinawa vers Guam, dans le cadre d’un accord bilatéral entre les États-Unis et le Japon signé en 2012. Cette décision vise à réduire le poids militaire américain sur Okinawa, avec environ 9 000 Marines concernés, dont près de 4 000 qui prendront leurs quartiers sur Guam à Camp Blaz, la nouvelle base principale en construction sur l’île.
Intéressons-nous autrement à cette question. Pourquoi ce grand déménagement ? Quel est le vrai enjeu derrière ce mouvement stratégique ? Et surtout, est-ce un pari gagnant ou problématique ?
Un peu d’histoire et de contexte
La présence militaire américaine à Okinawa est massive : environ 19 000 Marines y sont stationnés. Depuis 2006, et renforcé en 2012, Tokyo et Washington ont négocié un transfert partiel de ces forces vers d’autres bases dans la région Pacifique, notamment à Guam et Hawaii. L’accord est clair : environ 9 000 Marines quitteront Okinawa, 4 000 d’entre eux allant vers Guam.
Ce n’est d’ailleurs pas qu’une décision militaire, mais aussi diplomatique. Le déplacement vise à diminuer la charge imposée à la population locale d’Okinawa, qui vit depuis des décennies avec la présence militaire, des nuisances sonores aux incidents plus graves. Le Japon va même participer financièrement : sur un coût total d’environ 8,7 milliards de dollars, Tokyo prend en charge jusqu’à 2,8 milliards.
Une relocalisation entamée… doucement mais sûrement
Le mouvement n’a rien d’immédiat ni massif. En décembre dernier, une centaine de Marines logistiques du III Marine Expeditionary Force ont effectué le premier transfert vers Guam pour préparer l’installation. En juin prochain, environ 75 Marines et marins vont emménager dans les nouveaux quartiers à Camp Blaz.
Attendez-vous à une montée en puissance progressive, avec une capacité prévue d’accueillir près de 4 784 Marines dans des quartiers pour hommes célibataires, 388 dans des quartiers officiels, et de nombreuses maisons familiales en construction à l’aéroport Andersen.
Camp Blaz est loin d’être un chantier fantôme : inauguré en 2022, il voit fleurir cantines, logements, et infrastructures logistiques, comme le récent contrat à 106,9 millions de dollars pour améliorer les installations du port Apra, crucial pour l’arrivée des navires.
Mais pourquoi ce choix ?
Il ne s’agit pas juste d’éloigner les Marines d’Okinawa pour faire plaisir à ses habitants. Cette démarche découle d’une longue négociation internationale, un effort pour une présence américaine plus soutenable, opérationnellement et politiquement. Guam est censé offrir une posture militaire plus répartie géographiquement, plus résistante et politiquement acceptable.
Cependant, certains responsables, comme le commandant du Corps des Marines, le général Eric Smith, expriment des réserves. Selon lui, ce déplacement éloigne les Marines du “théâtre de crise prioritaire”, à savoir la première chaîne d’îles stratégique du Pacifique – incluant Okinawa – qui ferait office de première ligne en cas de conflit avec la Chine.
Mettre les Marines “de l’autre côté de la ligne de changement de date internationale”, c’est-à-dire plus loin vers l’est, diminuerait la rapidité de réaction potentielle face à une crise dans cette zone clé, par exemple autour de Taiwan, où des tensions géopolitiques montent depuis plusieurs années.
Un jeu géopolitique délicat
La question n’est pas seulement militaire, mais stratégique et diplomatique. Le Japon joue un rôle clé, décidant de la présence américaine sur son sol, surtout dans une région où les revendications chinoises sur la mer de Chine méridionale et la région Pacifique s’aiguisent.
Le Corps des Marines insiste pourtant sur le plein respect de ce traité de 2012. Ce transfert n’est pas un caprice militaire, mais le fruit de 20 ans de négociations qui cherchent un équilibre entre la souveraineté japonaise, les nécessités opérationnelles des États-Unis, et la stabilité régionale.
Le général Smith avertit, cependant : si ces implantations éloignent la force crédible nécessaire pour dissuader Pékin, alors la stratégie américaine pourrait perdre en efficacité. Il souligne que pour la Chine, toute ouverture est vue comme une faiblesse à exploiter.
Quid de la réaction locale ?
Sur Okinawa, le mouvement est accueilli avec un mélange d’espoir et de défiance. De nombreux habitants espèrent voir un allègement des nuisances liées à la présence militaire : bruit, pollution, incidents nombreux et parfois graves impliquant des soldats américains.
Mais ce n’est pas un changement radical. La base d’Henoko, par exemple, doit accueillir la relocalisation de l’aérodrome Futenma à Okinawa, conservant une forte présence militaire. Par ailleurs, la montée des incidents récents, notamment des affaires judiciaires impliquant des militaires, alimente une forte opinion anti-base.
Une relocalisation sous haute surveillance et avec des défis
La coexistence à Guam n’est pas simple non plus. Le terrain se partage déjà avec des unités de l’armée américaine, et le développement des infrastructures reste une tâche importante. L’espace est limité et le village Camp Blaz va rapidement devenir un centre vital. On construit aussi pour améliorer la qualité de vie des Marines, avec logements, cantines et espaces de travail modernes.
Les Marine Corps explorent aussi d’autres options dans la région, notamment Hawaii, afin d’adapter la posture future face à un monde en mutation rapide, notamment avec la montée des menaces chinoises dans le Pacifique. Ce n’est donc pas un “déménagement définitif” dans un coin oublié. C’est un ajustement en cours, imbriqué dans une stratégie plus large.
En direct du front : Ce que cela signifie pour la sécurité dans le Pacifique
Le “premier chaînon insulaire” est une notion-clé en matière de défense du Pacifique, regroupant Okinawa, Taiwan, Philippines et Indonesie. C’est cette zone qui serait la ligne de front dans le cas d’un conflit sino-américain.
En déplaçant une partie des forces Marines hors de cette ligne directe, les États-Unis prennent un risque stratégique, même si la promesse est de maintenir une forte présence avec d’autres rotations et forces prévues à Hawaii et ailleurs. Le rapport entre posture politique vis-à-vis du Japon, pressions locales et réalités stratégiques est délicat à gérer.
Enfin, les déclarations récentes de responsables américains, y compris de l’administration Biden et de responsables de la future administration Trump, montrent que la priorité numéro un est la dissuasion de la Chine. Le déplacement vers Guam est ainsi un compromis, mais un compromis surveillé de près.
Ce que vous devez retenir
- Les Marines commencent à se déplacer de Okinawa à Guam, conformément à un accord vieux de plus de dix ans.
- Ce transfert concerne environ 9 000 soldats, avec 4 000 affectés à Guam, qui se dote d’infrastructures modernes comme Camp Blaz.
- Malgré l’obligation diplomatique, plusieurs leaders militaires s’interrogent sur la pertinence stratégique de ce déplacement dans le contexte géopolitique actuel.
- La population d’Okinawa souhaite depuis longtemps ce transfert, en raison des nuisances et incidents liés à la forte présence militaire américaine.
- Le gouvernement japonais investit financièrement à hauteur de plusieurs milliards pour soutenir ce déménagement.
- Le déménagement est progressif, avec des difficultés logistiques et la nécessité de cohabiter avec d’autres forces américaines à Guam.
- La menace chinoise croissante renforce la complexité stratégique de la présence américaine dans la région Pacifique.
Alors, les Marines partent-ils vraiment de Okinawa ? Oui, mais le mouvement est plus une danse diplomatique et stratégique qu’un simple déménagement. Il symbolise la complexité de maintenir une puissance militaire dans une région où politique, géographie et stratégie s’entremêlent étroitement.
Finalement, la question pourrait être : ce déplacement des Marines vers Guam va-t-il sécuriser davantage la région Indo-Pacifique, ou offrira-t-il à Pékin une ouverture trop confortable ? Le débat reste ouvert, avec des enjeux bien réels pour l’équilibre mondial.
Les Marines des États-Unis déménagent-ils de manière permanente de Okinawa à Guam ?
Non, environ 9 000 Marines devraient être déplacés hors d’Okinawa, dont environ 4 000 à Guam. La présence totale à Okinawa sera réduite à environ 10 000 Marines, conformément à un accord bilatéral avec le Japon.
Pourquoi les Marines sont-ils déplacés de Okinawa à Guam ?
Ce transfert vise à alléger le poids de la présence militaire américaine sur Okinawa. Il permet aussi une posture plus répartie, résiliente et durable dans la région Indo-Pacifique.
Quels sont les défis stratégiques du transfert vers Guam ?
Guam est éloigné du théâtre prioritaire de crise, ce qui pourrait réduire l’efficacité opérationnelle. Le commandant du Corps des Marines a exprimé des réserves sur ce choix stratégique.
Quels aménagements sont en cours à Guam pour accueillir les Marines ?
Camp Blaz sera la principale base des Marines. De plus, Apra Harbor subit des mises à jour, notamment la construction d’installations d’embarquement pour les troupes.
Le transfert respecte-t-il des accords internationaux ?
Oui. Ce déplacement résulte d’accords bilatéraux entre le Japon et les États-Unis négociés pendant près de 20 ans, visant à honorer leurs engagements diplomatiques.
Comment ce transfert affecte-t-il la sécurité régionale face à la Chine ?
Certains craignent que déplacer les Marines loin de la première chaîne d’îles affaiblisse la dissuasion contre la Chine, notamment dans le contexte des tensions autour de Taïwan.