Que signifie le mot Pegon ?
Pegon désigne un alphabet modifié, basé sur l’écriture arabe, utilisé principalement en Indonésie pour écrire les langues javanaise, soundanaise et madurésienne. Ce système d’écriture constitue une alternative aux alphabets latin et aux écritures traditionnelles javanaise et soundanaise. Il s’utilise surtout dans les contextes religieux islamiques et littéraires.
Origine et Étymologie de Pegon
Le terme Pegon vient du mot javanais pégo qui signifie « dévier ». Ce nom s’explique par le fait que l’écriture javanaise avec des caractères arabes était perçue comme non conventionnelle, voire déviant des traditions locales.
Histoire et Usage Traditionnel
Le Pegon est attesté depuis au moins le XVIIe siècle. Un des manuscrits les plus anciens qui en témoigne est le Masa’il al-ta’lim, un ouvrage de jurisprudence islamique écrit en arabe avec des notes en javanais. Ce manuscrit date de 1623 et est réalisé sur du dluwang, un papier fabriqué à partir de l’écorce du mûrier.
Historiquement, ce système a servi dans divers domaines : littérature, diplomatie et surtout dans la religion. Aujourd’hui, son usage principal reste la rédaction de textes islamiques, notamment des commentaires du Coran, ainsi que la poésie religieuse.
Caractéristiques de l’Alphabet Pegon
- Utilisation de caractères arabes avec des modifications spécifiques.
- Inclusion de lettres absentes de l’arabe standard pour représenter des phonèmes javanais et soundanises.
- Adaptation phonétique pour convenir aux langues locales, comme le javanais, le soundanais et le madurésien.
Cette particularité distingue Pegon de la plupart des autres variantes de l’écriture arabe, comme le Jawi qui s’utilise pour le malais ou l’acehnese.
Différence entre Pegon, Jawi, et Autres Scripts
Le Pegon se différencie clairement du Jawi, même si les deux sont des adaptations de l’alphabet arabe. Le Jawi est davantage utilisé en Malaisie, en Indonésie pour les langues malaises et d’autres langues comme l’acehnese. Pegon, quant à lui, se concentre sur les langues javanaise, soundanaise et madurésienne.
En Indonésie, la montée en puissance de la langue indonésienne (basée sur le malais) a modifié le paysage linguistique. Cependant, les institutions religieuses continuent de promouvoir l’usage du Pegon pour l’étude et la transmission du savoir islamique dans les langues régionales.
Traductions et Reconnaissance Internationale
Le terme Pegon se traduit et s’utilise dans plusieurs langues, notamment le français, l’anglais, le chinois, l’espagnol, le japonais, et bien d’autres. Cela témoigne de l’intérêt académique et culturel croissant autour de cet alphabet.
À quoi sert le Pegon aujourd’hui ?
- Principalement dans les écoles coraniques et les madrasas indonésiennes.
- Transmission de textes religieux islamiques en langues régionales.
- Rédaction de poésie et d’œuvres littéraires dans les langues javanaise et soundanaise.
- Maintien d’une tradition culturelle et linguistique locale face à la domination de l’alphabet latin.
Le Pegon conserve ainsi un rôle important dans la culture islamique indonésienne et dans la préservation des langues régionales.
Points clés à retenir
- Pegon est un alphabet dérivé de l’arabe, adapté aux langues javanaise, soundanaise et madurésienne.
- Son nom signifie « déviation » car il dévie des usages traditionnels en appliquant l’écrit arabe à des langues locales.
- Il remonte au moins au XVIIe siècle, attesté par d’anciens manuscrits islamiques.
- Pegon intègre des caractères spéciaux absents de l’alphabet arabe standard.
- Il sert principalement à l’écriture de textes religieux islamiques et à la poésie régionale.
- Il se distingue du Jawi, autre écriture arabe modifiée, utilisée pour le malais.
Qu’est-ce que « Pegon » signifie ? Plongeons dans une écriture surprenante
En un mot, « Pegon » désigne un alphabet arabe modifié utilisé pour écrire les langues javanaise, soundanaise et madurée. Ce système d’écriture, assez méconnu, sert surtout à la transcription religieuse, notamment islamique, ainsi qu’à la poésie. Bref, Pegon, c’est l’arabe qui s’est fait une petite virée culturelle en Indonésie !
Vous vous demandez peut-être comment un alphabet arabe a fini par écrire des langues indonésiennes ? Et pourquoi ce choix farfelu est resté ? Suivez le guide, parlons Pegon en détails sans vous perdre dans un labyrinthe scriptural.
Un alphabet exotique : définition et origine du Pegon
Le terme Pegon vient du javanais pégo signifiant « dévier ». Pourquoi ? Parce que c’est un script arabe détourné, un peu rebelle, adapté pour écrire le javanais, le soundanais et le madurais. Or, l’alphabet arabe est loin d’être conçu pour ces langues aux sonorités plus riches.
Pegon, parfois appelé aussi Abjad Pégon dans certains dialectes locaux, sert donc d’« alternative déviante » aux scripts latins, javanais ou old-sundanais habituels. Déviant, mais pas illégal : Pegon trouve son utilité dans la littérature religieuse (notamment les exégèses du Coran) et la poésie, parfait pour mélanger spiritualité et beauté du langage.
Une histoire manuscrite vieille de 400 ans
La première trace datée de Pegon remonte à 1623, avec un manuscrit appelé Masa’il al-ta’lim. Ce texte de droit islamique est écrit en arabe, mais avec des commentaires en javanais, sur un papier d’écorce d’arbre mulberry – le dluwang. Une trouvaille qui montre que Pegon n’est pas un gadget récent, mais une tradition bien ancrée.
Depuis le 14e siècle environ, Pegon se transmet dans diverses communautés, perpétuant ce mélange des cultures écrites en Asie du Sud-Est.
Caractéristiques fascinantes de Pegon
Vous voulez un peu d’info technique ? Pegon s’écrit de droite à gauche, comme l’arabe, mais intègre sept lettres supplémentaires pour rendre les sons propres au javanais et au soundanais, qui n’existent pas en arabe.
- Par exemple, les lettres ⟨چ⟩, ⟨ڎ⟩, ⟨ڟ⟩, ⟨ڠ⟩, ⟨ڤ⟩, ⟨ڮ⟩, et ⟨ۑ⟩ viennent étoffer l’alphabet de base.
- Un autre ajout : la lettre ⟨ۏ⟩ sert à noter le son /v/, fréquent dans les mots empruntés.
- Pour former ces lettres, on ajoute des points là où ils n’existaient pas en arabe classique.
Il faut savoir que Pegon n’est pas parfaitement standardisé : la position et le nombre de points peuvent varier selon les manuscrits et régions. Une sorte de style calligraphique qui fait toute sa saveur.
L’adaptation audacieuse du système vocalique
Passons aux voyelles — l’un des gros défis. L’arabe classique écrit essentiellement les consonnes. Ses trois voyelles principales (a, i, u) sont notées par des signes diacritiques peu visibles sauf dans les textes religieux ou pédagogiques.
Mais le javanais, soundanais et madurais comptent six voyelles, aucune distinction de longueur comme en arabe. Alors comment faire comprendre ces sons ? Avec une adaptation ingénieuse :
- On utilise les diacritiques combinés aux lettres arabes ⟨ا⟩, ⟨و⟩, ⟨ي⟩ pour signifier les voyelles.
- Parfois, certains voyelles sont marquées de façon détaillée, parfois systématiquement non, selon que le texte soit religieux, poétique ou courant.
- La version dite « gundhul » (qui veut dire « chauve » en javanais) reflète cette écriture sans diacritiques, visible surtout chez les lecteurs natifs.
Par exemple, Indonesia peut s’écrire vocalisé clairement (اِنْڎَوْنَيْسِيْيَا) ou en version bare (أِنڎَونَيسييا) sans signes vocaux.
Les spécialités linguistiques : consonnes, syllabes et redoublements
Un autre point marquant : Pegon ne se contente pas de calquer l’arabe, il adapte la manière d’écrire les consonnes complexes propres aux langues javanaise et madurée :
- Les grappes consonantiques combinant consonnes nasales, liquides, plosives, etc., sont notées avec un subtil épenthétique appelé e-pepet (◌ۤ).
- Dans certains cas, un alif prothétique est ajouté en début, pour faciliter la lecture.
- Exemple : pour « kr », on écrit كۤر tandis que pour « nj », c’est اَنْج où l’alif prothétique ouvre la consonne cluster.
Graphe avec e-pepet | Graphe avec alif prothétique |
---|---|
كۤر (kr) | اَنْج (nj) |
كۤل (kl) | اَمب (mb) |
مۤل (ml) | اَند (nd) |
ڠۤل (ngl) | |
سۤر (sr) |
Redoublement ? Pas de problème ! Un ٢ ou un simple tiret indique la répétition, et le jeu s’adapte selon la présence d’affixes. Voilà qui économise de la place dans les manuscrits et évite l’ennui des phrases trop lourdes.
Variantes régionales : Sundanais et Madurais
Pegon n’est pas unique, il s’adapte selon la langue.
- Le Sundanais possède son propre système, avec des sons uniques comme /ɨ/ (eu). Certaines lettres ont des points en deux au lieu de trois, notamment pour le son « ca » (چ) et « ga » (ڮ).
- Le Madurais présente une phonologie plus complexe : plus de consonnes, plus de voyelles, et une tradition stricte d’écritures vocalisées. Le Madurais Pegon (Pèghu) comporte quelques lettres spécifiques, notées avec les diacritiques systématiquement.
Ces variantes montrent la flexibilité et la créativité humaines dans le domaine de l’écriture, qui sait s’adapter aux sons d’une langue avec talent aigu.
Pegon aujourd’hui : un trésor religieux et culturel
Fast-forward jusqu’à notre ère 2020 et au-delà. Dans une Indonésie où l’indonésien national rivalise avec les langues locales, Pegon conserve son rôle.
- Il reste la principale écriture des textes islamiques dans les écoles religieuses.
- Il est aussi utilisé en poésie, dans des ouvrages littéraires, et même dans les nouveaux manuels d’apprentissage.
- Son apprentissage a été renforcé pour être utilisé avec la langue indonésienne, un descendant du malais déjà écrit en Jawi (un proche cousin de Pegon).
Pegon est donc une écriture vivante, porteuse d’une étonnante adaptation culturelle qui mêle religion, tradition et modernité inclusive.
Un mot qui ne signifie pas « pigeon »
Attention à ne pas confondre ! « Pegon » n’a rien à voir avec « pigeon », cet oiseau symbole de paix (quoiqu’on aimerait bien voir un pigeon écrire des manuscrits islamiques, ce serait la star du quartier). Si vous cherchiez « pigeon », vous êtes sur le mauvais cheval, euh, sur la mauvaise lettre.
Pourquoi Pegon fascine-t-il encore tant ?
Imaginez un alphabet qui déguise les sons locales sous des formes arabes, un alphabet hybride, presque secret, transmis par des religieux, poètes et diplomates d’hier et d’aujourd’hui. Voilà Pegon.
Ce système nous rappelle que les langues ne vivent pas isolées, qu’elles s’embrassent, se superposent et se réinvente. C’est une écriture qui joue au chat et à la souris avec la tradition, une sorte d’artiste caméléon qui reflète la société multiethnique indonésienne avec ses multiples histoires.
En conclusion…
Qu’est-ce que Pegon ? Une écriture arabe décalée, une langue détournée, un patrimoine vivant. C’est un code secret entre textes sacrés et poésie vernaculaire. Une tradition plurielle qui persiste dans l’ombre numérique où les caractères latins dominent.
Alors, lorsque vous entendrez « Pegon », pensez à cette écriture rare où le Coran rencontre le chant javanais, où l’arabe invite le soundanais à la danse. Une rencontre linguistique, culturelle et spirituelle fascinante.
Sources et références pour aller plus loin
- Définition de Pegon — Definitions.net
- Manuscrits historiques tels que Masa’il al-ta’lim (1623)
- Études linguistiques sur Pegon et ses variantes pour Javanais, Soundanais et Madurais
- Littérature récente sur la conservation de Pegon dans l’éducation islamique indonésienne
Curieux d’en apprendre plus sur cette écriture atypique ? Plongez dans les archives numériques de la philologie indonésienne. Vous verrez, le Pegon a plein de secrets à révéler.
Qu’est-ce que l’écriture Pegon ?
Pegon est un alphabet arabe modifié. Il sert à écrire les langues javanaise, soundanaise et madurais. On l’utilise surtout pour des textes religieux et de la poésie islamique.
Pourquoi le terme “Pegon” signifie-t-il “dévoyer” ?
Le mot Pegon vient du javanais pégo qui veut dire “dévoyer”. Ce nom reflète l’idée que l’écriture arabe utilisée pour le javanais sort de la norme habituelle.
Comment le Pegon s’adapte aux sons des langues javanaise et soundanaise ?
Pegon ajoute sept lettres à l’alphabet arabe. Ces lettres représentent des sons propres à ces langues. Ils utilisent aussi des signes diacritiques pour montrer les voyelles absentes en arabe classique.
Comment les voyelles sont-elles indiquées dans l’écriture Pegon ?
Comme en arabe, Pegon n’écrit presque que les consonnes. Pour les voyelles, on ajoute des diacritiques aux lettres. Certains textes montrent toutes les voyelles, surtout dans les écrits religieux.
Le Pegon est-il encore utilisé aujourd’hui ?
Oui, Pegon est surtout vivant dans les textes religieux islamiques et la poésie. Il est aussi utilisé pour enseigner et transcrire l’indonésien dans certaines écoles religieuses.