Qu’est-ce qu’un stomacher sur une robe ?
Un stomacher sur une robe est un panneau triangulaire décoré qui remplit l’ouverture frontale d’une robe ou d’un corsage féminin. Ce panneau, utilisé principalement entre la fin du XVe siècle et la fin du XVIIIe siècle, allie fonction structurelle et rôle ornemental.
Définition et Description
Le stomacher est un élément distinctif du vêtement féminin historique. Généralement de forme triangulaire, il comble l’espace laissé par l’ouverture frontale d’une robe ou d’un corsage. Le panneau peut être rigide, souvent renforcé par des baleines semblables à celles d’un corset, ou simplement décoratif, pouvant être fixé par des épingles, des rubans ou laçages. Ce panneau peut être intégré au corsage, ou porté comme une pièce indépendante.
De plus, le terme désigne aussi un type de bijou, une pièce décorative parfois appelée “devant de corsage”, destinée à orner ce panneau ou le corsage lui-même, notamment au XVIIIe et XIXe siècles.
Historique et Fonction
Période d’utilisation
Le stomacher s’impose dans la mode féminine européenne entre environ 1570 et 1770. Durant près de trois siècles, il reste un élément clé du costume féminin, témoignant de l’évolution des standards de beauté et des techniques de confection.
Fonction structurelle
Le stomacher assure la jonction rigide au centre du corsage ou de la robe. En remplissant l’espace entre les deux côtés avant, il continue l’effet corsetant du vêtement et participe à la silhouette structurée attendue. Il peut s’intégrer directement sous la couche extérieure, sur une pièce appelée sous-corset ou underbodice.
Effet visuel
Positionné pointé vers le bas, cet insert allonge visuellement le buste. L’œil est attiré de haut en bas vers la pointe inférieure, donnant une impression d’allongement du torse. Ce trait accentue les lignes verticales de la silhouette féminine.
Longueur et rapport au décolleté
La longueur du stomacher varie selon les époques et la forme des décolletés. Au milieu du XVIIIe siècle, il couvre souvent la zone du cou jusqu’à la taille, voire dépasse cette dernière. Parfois, il descend jusqu’à dix pouces sous la taille, ce qui peut limiter la mobilité assise. Sous le règne de Louis XVI, le stomacher et le décolleté se trouvent parfois sous la poitrine, couverts par un voile décoratif appelé fichu.
Composants et Décoration
Design et matériaux
Les stomachers incluent souvent des broderies complexes, des motifs floraux ou naturels réalisés en fils de soie colorés. Certains comportent des laçages décoratifs, parfois non fonctionnels, réalisés en galons argentés ou or. D’autres sont ornés de perles, de sequins et de bijoux, reflétant le statut social et la richesse de la porteuse.
Exemples célèbres
Des pièces conservées au Victoria and Albert Museum illustrent ces styles : un stomacher richement brodé d’arabesques, ou un autre doté d’un laçage décoratif en galons argent.
Influence culturelle et mode contemporaine
Le stomacher inspire encore la mode moderne. Par exemple, les collections automne 2012 d’Aquilano Rimondi, ainsi que la haute couture automne 2014 de Christian Dior, reprennent des éléments stylistiques de cette pièce, faisant référence aux costumes Renaissance et Rococo.
Origines et variations initiales
Aux XVe et XVIe siècles, le stomacher, alors souvent appelé placard ou placket, est porté tant par les hommes que par les femmes. Chez les hommes, il s’agit d’un panneau décoratif agencé à des pourpoints ouverts.
Une lettre datée de 1603 montre qu’Elizabeth Wriothesley, enceinte, demandait un stomacher doublé de plush pour tenir son ventre au chaud. Cela montre aussi la fonction pratique et non seulement esthétique de cet accessoire.
Les stomachers comme bijoux
Au XVIIIe et XIXe siècles, un stomacher se réfère aussi à un bijou accroché sur le corsage. Souvent grand et voyant, il accompagne les toilettes de cérémonie. Ces pièces de joaillerie, aussi appelées stomachers, apportent un éclat supplémentaire aux robes de bal ou aux robes de cour.
Points clés à retenir
- Le stomacher est un panneau triangulaire décoratif et structurel central dans la mode féminine du XVe au XVIIIe siècle.
- Il comble l’ouverture frontale du corsage, renforce la structure et allonge la silhouette.
- Il peut être brodé, orné de perles et de bijoux, ou intégrer des laçages décoratifs.
- Le terme désigne aussi des bijoux portés sur ce panneau, particulièrement aux XVIIIe et XIXe siècles.
- Le stomacher a influencé la mode contemporaine, avec des designs inspirés des styles historiques.
Qu’est-ce qu’un stomacher sur une robe ? Une plongée dans l’élégance historique
Un stomacher est un panneau triangulaire décoré, qui remplit l’ouverture frontale d’une robe ou d’un corsage féminin, principalement entre la fin du XVe siècle et la fin du XVIIIe siècle. Voilà la réponse courte, nette et précise, mais laissons-nous guider dans ce voyage fascinant au cœur de la mode ancienne.
Imaginez une longue pièce en forme de V ou de triangle, rigide, épinglée ou attachée soigneusement au corsage d’une dame d’antan. Ce n’est pas un accessoire anodin : le stomacher structure le vêtement tout en l’ornant, captant les regards d’en haut en bas, allongeant visuellement le buste.
Une fonction d’ornement et de maintien sur plusieurs siècles
Le stomacher n’est pas un accessoire éphémère de la mode. Non, il traverse tout un pan d’histoire vestimentaire, du tournant Renaissance (vers 1570) jusqu’au seuil des Lumières (vers 1770).
Durant cette période, les femmes portent leurs robes avec le corsage ouvert devant. Le stomacher remplit cet espace, évitant que la peau ou la chemise ne soit visible. En même temps, grâce à sa rigidité (souvent obtenue par du bouillonné ou du baleinage) il assure l’effet corseté raffiné tant prisé.
La fixation, aussi pratique qu’esthétique, se fait par des points, des épingles ou des rubans, laissant toute liberté au choix des tissus et ornements.
Structure et décoration : le signe extérieur du raffinement
Le stomacher ne joue pas seulement un rôle structurel. Il devient un véritable écrin de beauté. Certains étaient fabriqués dans le même tissu que la robe afin d’offrir une continuité visuelle douce, d’autres jouaient la carte du contraste avec des textures, des couleurs différentes.
Des exemples remarquables subsistent, comme ceux conservés au Victoria and Albert Museum. Prenez le stomacher en forme de V agrémenté de lacets argentés, purement décoratifs, donnant une touche d’éclat et une impression d’allongement. Certains sont brodés de motifs floraux en soies colorées, véritable tableau de la nature sur textile.
Phyllis Tortora et Keith Eubank expliquent dans leur Survey of Historic Costume que sous ce panneau extérieur se cachait un « underbodice », corset bonné avec un large insert appelé stomacher, garantissant maintien et élégance.
Au cœur de la mode et du costume : un accessoire versatile
Le stomacher n’est pas toujours intégré à la robe. Il peut être séparé et attaché au corsage, permettant de multiplier les combinaisons et d’adapter le style selon les occasions.
On peut voir dans les portraits d’Elizabeth I que le stomacher fait partie intégrante du vêtement, tandis que dans une robe à la française, il apparaît comme un panneau indépendant, dévoilé sous la robe ouverte, soutenant un jupon richement orné.
Quant à la couleur, parfois ton sur ton, parfois délibérément contrastée, elle révèle autant le goût que le statut social de la porteuse.
Le pouvoir visuel et social du stomacher
Le dessin triangulaire, pointé vers le bas, dirige le regard et allonge le buste. Chez les dames de cour, ces inserts devinrent des supports pour l’exhibition de perles, de bijoux, voire de broderies complexes. Cela flirtait avec l’art autant qu’avec le costume.
On raconte qu’au XVIIIe siècle, la profondeur du stomacher s’accentue et pouvait même dépasser la taille, rendant la position assise presque impossible… glamour, mais exigeant un sacrifice de confort !
Un détail amusant : pendant la cour de Louis XVI, la mode prit une tournure étrange où la poitrine était recouverte d’une mousseline transparente appelée fichu, tandis que le stomacher et le décolleté s’abaissaient, déplaçant le point focal du corps.
Un petit détour par les hommes… oui, oui !
Bien avant la mode féminine codifiée, au XVe et XVIe siècles, les hommes se paraient aussi d’un stomacher. Appelé alors placard ou placket, ce panneau décoratif ornait leurs doubles à ouverture frontale.
Une anecdote charmante : en 1603, Elizabeth Wriothesley, comtesse de Southampton, écrivit à son mari pour lui demander un stomacher en velours de couleur écarlate, doublé de plush pour garder son ventre chaud durant sa grossesse. Et même la reine Henrietta Maria fit garnir ses stomachers de baleines pour un bon maintien !
L’héritage dans la mode contemporaine
La mode adore jouer avec son passé. Des créateurs comme Aquilano Rimondi et Christian Dior, au XXIe siècle, ont revisité le stomacher sous des formes modernes, chapeaux presque un clin d’œil à la Renaissance et au Rococo. Pour ces maisons, le stomacher n’est plus un simple panneau : il devient pièce maîtresse de couture, signe de raffinement et d’audace artistique.
Stomacher, aussi un bijou
Petit point de vocabulaire pour ne pas embrouiller nos lecteurs passionnés : un stomacher peut aussi désigner un bijou porté sur ce même panneau triangulaire. Ces « devant de corsage » atteignent des dimensions impressionnantes, parfois recouverts de pierres précieuses, lors des bals ou cérémonies officielles des XVIIIe et XIXe siècles.
Alors, entre panneau textile et parure scintillante, le stomacher est un symbole double : celui de la structure qui soutient, mais aussi de l’ornement qui séduit.
En résumé, pourquoi le stomacher fascine-t-il encore ?
- Il combine fonction et esthétique, maintien et décoration.
- Il traverse plusieurs siècles avec des évolutions fascinantes.
- Il a des racines parfois masculines, élargissant sa portée culturelle.
- Il donne un aperçu du poids social de la mode et du paraître.
- Il inspire encore aujourd’hui créateurs et amateurs d’histoire.
Le stomacher, ce triangle magique, n’est pas qu’un détail : c’est une clef pour comprendre la silhouette, les usages et les goûts des époques passées. La prochaine fois que vous regarderez un portrait du XVIIe ou XVIIIe siècle, repérez-le. Ce n’est pas qu’un morceau de tissu, c’est un manifeste de style et de pouvoir.
Alors, prêt·e à épingler votre propre stomacher, qu’il soit historique ou purement imaginaire ?
Le stomacher est un panneau triangulaire situé à l’avant d’une robe ou d’un corsage féminin. Il comble l’ouverture frontale et prolonge l’effet corseté.
Le stomacher était maintenu par des épingles, des points ou des rubans, fixé sur les côtés du corsage, pointe vers le bas.
Souvent orné de broderies, perles ou bijoux, le stomacher attirait le regard vers le bas, allongeant visuellement le torse.
Non, il pouvait être intégré au corsage ou être une pièce séparée attachée au vêtement par des liens ou lacets.
Le stomacher était populaire entre la fin du 15e siècle et la fin du 18e siècle, couvrant environ trois siècles de mode féminine.