Maria Levy
Written By Maria Levy

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Pourquoi appelle-t-on une « fin féminine » en poésie ?

Pourquoi appelle-t-on une « fin féminine » en poésie ?

Une fin féminine désigne un vers se terminant par une syllabe atone (non accentuée), souvent ajoutée en excès par rapport au mètre établi. Cette terminaison crée une légère rupture rythmique qui attire l’attention et varie le rythme du poème. Le terme vient de l’analyse grammaticale française, où les mots féminins se terminent souvent par une syllabe non accentuée.

Définition et fonction de la fin féminine

La fin féminine en poésie correspond à un vers finissant par une syllabe faible (non accentuée). Par exemple, dans l’iambe pentamètre anglais, un vers comporte cinq pieds accentués. Lorsqu’on ajoute une onzième syllabe non accentuée, on parle de fin féminine. Shakespeare en use fréquemment, notamment dans « To be, or not to be; that is the question. »

Cette syllabe supplémentaire crée un effet de rupture ou un “hiccup” dans le flow du poème. Elle préserve l’intérêt de l’auditoire et peut souligner la rime. Le vers reste ouvert, en contraste avec la fin dite masculine qui se termine sur une syllabe accentuée et ferme la phrase de manière plus abrupte.

Origine du terme « fin féminine »

Les mots « masculin » et « féminin » viennent du français, où les mots féminins se terminent souvent par une syllabe muette ou atone (« e », « es », « ent »), tandis que les mots masculins finissent généralement par une syllabe accentuée. En poésie française, une fin féminine se réfère donc à un vers qui se termine avec une syllabe non accentuée.

Cette nomenclature n’a aucune connotation de genre social ou culturel dans le contexte prosodique. Il s’agit simplement d’un ancrage linguistique lié à la phonologie historique des mots français. De plus, avec les évolutions phonétiques, certaines syllabes féminines anciennes sont devenues muettes ou masculines aujourd’hui.

Caractéristiques techniques des fins féminines

  • Le vers se conclut sur une syllabe faible, parfois hypermétrique, ajoutée au mètre régulier.
  • Dans les mètres comme l’iambe pentamètre, cela conduit à un vers de onze syllabes.
  • Un vers au rythme trochaïque peut aussi se terminer par une fin féminine.
  • La fin féminine donne un caractère « ouvert » au vers, contrairement à la fin masculine « fermée ».

Fins féminines et pieds métriques

Fins féminines et pieds métriques

La distinction entre fins féminines et masculines est indépendante du type de pied (iambe, trochée, anapeste). Par exemple, en trochaïque, les vers pleins finissant par un pied parfait ont des fins féminines. En revanche, des vers tronqués peuvent exhiber des fins masculines. En poésie anglaise, la fin féminine ajoute souvent une syllabe supplémentaire, tandis que la fin masculine respecte strictement le nombre de syllabes requis.

Fins féminines et rimes

Quand des fins féminines se combinent en rimes, on parle de rimes féminines (dites doubles), qui impliquent habituellement deux syllabes, la dernière non accentuée. Les rimes masculines concernent les syllabes accentuées finales. La langue anglaise, monosyllabique, offre peu de rimes féminines naturelles, mais la terminaison en -ing des verbes en participe est une source fréquente, utilisée par Shakespeare dans ses sonnets et Poe dans « The Raven ».

Exemples célèbres de fins féminines

Shakespeare, Hamlet : « To be, or not to be: that is the ques-tion: » (11 syllabes)

Longfellow, A Psalm of Life : « Tell me not, in mournful numbers, » (fin féminine)

John Newton, Glorious Things of Thee Are Spoken : « Glorious things of thee are spoken, » (fin féminine alternée)

Robert Frost, Reluctance : plusieurs lignes finissent par un suffixe -ed non accentué.

Complexités et classifications à propos des fins multiples

Certains vers finissent par deux syllabes non accentuées, posant des questions d’analyse métrique. Par exemple, des vers de Shakespeare contiennent des fins féminines qui comportent plusieurs syllabes atones en fin de vers. Certains spécialistes considèrent cependant que la dixième syllabe, même non accentuée, peut aussi marquer une fin masculine, au-delà de la onzième syllabe typique de la fin féminine.

Effets d’usage et finalités artistiques

Effets d’usage et finalités artistiques

  • La fin féminine brise la monotonie rythmique et maintient l’intérêt.
  • Elle crée une légère suspension, un effet d’ouverture rythmique.
  • Permet au poète de jouer avec les variations prosodiques.
  • Soulève parfois la rime ou l’émotion du vers par la syllabe atone.

Clarifications sur la terminologie

Les termes « masculin » et « féminin » ici sont purement linguistiques et phonologiques. Ils ne véhiculent aucune symbolique liée au sexe ou au genre socioculturel. La fin féminine en poésie ne reflète ni un rôle ni une hiérarchie de genre.

Points-clés à retenir

  • Une fin féminine est un vers qui se termine par une syllabe non accentuée ajoutée.
  • Elle tire son nom du modèle grammatical français, où les mots féminins ont souvent une syllabe atone finale.
  • La fin féminine ouvre la phrase vers l’avant, contrastant avec la fin masculine, plus ferme.
  • Elle varie le rythme, capte l’attention, et peut renforcer la rime.
  • Présente notamment dans l’iambe pentamètre anglais, Shakespeare en use abondamment.
  • Fins féminines et masculines n’ont aucune connotation culturelle ou de genre.

Pourquoi appelle-t-on cela une « feminine ending » ? Un voyage dans le monde poétique des fins de vers

Une « feminine ending » désigne un vers qui se termine par une syllabe non accentuée, un petit détail qui donne de la musique et du rythme au poème, loin de tout stéréotype de genre. L’appellation, dérivée de la grammaire française, n’a rien à voir avec la féminité au sens habituel, mais résonne plutôt avec les subtilités linguistiques du français et de la poésie.

Vous vous demandez sûrement pourquoi on attribue ce joli adjectif à un phénomène purement rythmique. Plongeons ensemble dans cette question fascinante qui mêle linguistique, musique, et art littéraire.

D’abord, la définition : qu’est-ce qu’une feminine ending ?

D’abord, la définition : qu’est-ce qu’une feminine ending ?

Dans le vaste univers de la prosodie — oui, ce mot qui décrit l’étude des sons et rythmes en poésie — une « feminine ending » est un vers qui se termine par une ou plusieurs syllabes non accentuées. C’est souvent une syllabe supplémentaire qui vient enjoliver le rythme sans l’écraser. En anglais, on en trouve un exemple célèbre dans l’une des phrases iconiques de Shakespeare : “To be, or not to be: that is the ques-tion.” Ce vers, à l’origine en pentamètre iambique, contient onze syllabes, la dernière étant non accentuée (la fameuse « tion »).

Le contraire de la « feminine ending » est la « masculine ending », où le vers se termine par une syllabe accentuée. Par exemple, dans la poésie anglaise, un vers qui finit par une syllabe forte comme dream ou goal appartient à cette catégorie.

Une origine pleine de surprises : la grammaire française au secours de l’explication

Il est tentant, lorsque l’on entend « masculine » et « feminine », de chercher des raisons culturelles — voire sexistes ! — à cette distinction. Mais non ! Ces termes proviennent directement des règles grammaticales françaises. En français, les mots féminins finissent généralement par une syllabe muette, dite inaccentuée. Par exemple, le fameux « petite » se termine par un e muet, une syllabe que l’on ne prononce pas avec un accent fort.

À l’inverse, les mots masculins tendent à se terminer par une syllabe accentuée, comme dans « chat » ou « livre ». Ainsi, ce « genre » grammatical s’est étendu à la prosodie, désignant des fins de vers suivant ces modèles de syllabes accentuées ou non.

Ce lien linguistique a été hérité par la poésie anglaise et se perpétue malgré les changements phonétiques intervenus au fil du temps. Par exemple, le « feminine e » en français, naguère prononcé comme une syllabe distincte et faible, est devenu muet. Ce glissement a mis certaines fins « féminines » en « masculines » selon la prononciation moderne, comme avec le mot anglais « rake » qui auparavant finissait par une syllabe non accentuée désormais absente.

Comment reconnaître une feminine ending ? Quelques indices et exemples célèbres

Une « feminine ending » se signale donc par une légère douceur à la fin du vers, grâce à une syllabe non accentuée. Cette mélodie douce modifie le rythme, apportant une sensation d’ouverture ou de suspension, comparée au claquement fermé d’une « masculine ending ».

Pour illustrer, regardons Henry Wadsworth Longfellow dans A Psalm of Life. Voici un extrait :

Tell me not, in mournful numbers, Life is but an empty dream!—For the soul is dead that slumbers, And things are not what they seem. Life is real! Life is earnest!

Ici, « numbers » et « slumbers » terminent en syllabes non accentuées, donc féminines, tandis que « dream » et « seem » sont masculines. Ce va-et-vient crée un rythme captivant, comme une danse subtile entre force et douceur.

Masculin et féminin ne sont pas des clichés – c’est surtout une affaire de syllabes

Il est important de souligner que rien, absolument rien dans ces termes ne prétend que le vers féminin serait « doux », « fragile » ou « subordonné ». Les notions de « masculin » et « féminin » sont purement linguistiques. Pas question ici de stéréotypes ou de jugements de valeur.

Le vocabulaire provient seulement de la manière dont les syllabes sont accentuées dans les mots et vers, héritage direct de la grammaire française. On pourrait facilement imaginer ce terme disparaître pour un mot comme « non-accented ending » (fin non accentuée), mais le charme de l’histoire reste intact.

Feminine endings et rimes féminines : un duo complice

En poésie, les « feminine endings » s’accompagnent souvent de « feminine rhymes », où deux syllabes non accentuées riment ensemble. À l’opposé, la rime masculine se fait sur une seule syllabe accentuée. Shakespeare, grand maître en la matière, utilise abondamment cette alternance. Son Sonnet 20 est un exemple extravagant où toutes les lignes finissent par une syllabe non accentuée, créant un flux continu et élégant.

En anglais, la rareté de la langue monosyllabique rend la rime féminine moins commune, mais elle devient possible grâce au suffixe « -ing » qui ajoute une syllabe faible, comme dans « rolling », « trolling » ou « doting », que Shakespeare et bien d’autres ont utilisés avec génie. Si la poésie féminine était un plat, ce serait un délice facile à préparer avec le bon ingrédient !

Avez-vous déjà remarqué à quel point les limericks et les poèmes humoristiques adorent ces rimes féminines ? Elles apportent une légèreté et un effet comique, un peu comme un petit clin d’œil du poète à son public.

Un truc de poète : la féminine ending casse la monotonie

Imaginez un vers parfait, rythmé au millimètre. Après plusieurs lignes précises comme un métronome, il arrive que l’ajout d’une syllabe non accentuée mette un léger « hic », une petite surprise rythmique. Ce choix délibéré retient l’attention, insuffle du mouvement et souplesse à la langue.

C’est comme si le poète, en jouant sur la cadence, disait : « Hé, attention, quelque chose vient ! »

La « feminine ending » sert donc à introduire de la variété, à éviter que l’auditeur tombe dans une écoute automatique et endormie. C’est un savant dosage, parfaitement maîtrisé par des auteurs comme Shakespeare, Longfellow ou Robert Frost.

Des détails de métrique et pieds : féminine ending au cœur du vers

Ne confondons pas ! Le genre de la fin de vers avec le type de pied métrique (iambique, trochaïque, anapeste, etc.) sont des choses différentes. Une feminine ending peut apparaître aussi bien dans un vers iambique qu’en trochaïque.

Les poèmes de Longfellow en trochaïque comme A Psalm of Life présentent à la fois des fin de vers féminines et masculines, avec des différences de syllabes : vers octosyllabiques ou sept syllabes, selon qu’ils finissent par une syllabe faible ou forte.

Chez Oliver Goldsmith, dans un iambique tetramètre, la feminine ending correspond à une syllabe en plus, ce qui fait un vers légèrement plus long. C’est cette syllabe « extra » qui arrondit le rythme et le rend plus fluide.

Des situations plus complexes et même… ambiguës

Il arrive parfois que la fin d’un vers se termine par deux syllabes non accentuées, comme dans plusieurs répliques de Shakespeare (en particulier dans Le Songe d’une nuit d’été). Faut-il alors parler de feminine ending ou de masculine ending ? La question se pose.

La chercheuse Tarlinskaja a même proposé d’élargir la définition masculine aux vers dont la dixième syllabe (dans un pentamètre) peut être accentuée ou non, ce qui complexe davantage la classification. Bref, rien n’est jamais figé dans la poésie.

En conclusion : un héritage linguistique pour un effet rythmique enchanteur

Pourquoi appelle-t-on donc cela une « feminine ending » ? Simplement parce que cette terminaison s’inspire d’un usage grammatical vieux de plusieurs siècles et propre à la langue française. Les mots féminins terminant par une syllabe non accentuée ont insufflé cette définition dans l’étude des vers classiques.

Cette terminologie ne fait que refléter une réalité phonologique, un choix stylistique qui donne des ailes à la poésie. Plutôt que de s’arrêter sur l’étiquette de genre, il vaut mieux écouter la musique créée par ces vers et apprécier la finesse du travail des poètes.

Envie de lire poétiquement avec des oreilles neuves ?

  • Replongez dans la lecture de Shakespeare, et notez comment ces « feminine endings » rythment ses vers et ajoutent du suspense.
  • Déchiffrez les poèmes de Longfellow ou Frost en prêtant attention au poids des syllabes et à leurs accents.
  • Essayez d’écrire un quatrain avec un couplet en « feminine ending » suivi d’un couplet en « masculine ending ». Vous surprendrez sans doute vos lecteurs.

La poésie est un art vivant, et jouer avec ces subtilités est bien plus passionnant que de débattre des étiquettes. Allez, laissez-vous guider par ces petites syllabes légères qui n’attendent qu’à danser sur votre langue.


Qu’est-ce qu’une « fin féminine » en poésie ?

Une fin féminine désigne une ligne qui se termine par une syllabe non accentuée. En prosodie, cela signifie que la dernière syllabe de la ligne est faible ou atone, contrairement à la fin masculine qui se termine par une syllabe accentuée.

Pourquoi utilise-t-on le terme « féminine » pour désigner une fin sans accent ?

Le terme vient du genre grammatical français. Les mots féminins en français se terminent souvent par une syllabe non accentuée, d’où l’appellation « fin féminine ». Ce choix est purement grammatical, sans lien avec des notions culturelles de genre.

Comment la fin féminine influence-t-elle la rime en poésie ?

Lorsque deux lignes terminées par une fin féminine riment, on parle de rime féminine ou rime double. Elle implique une syllabe atone en plus de la syllabe accentuée, offrant un effet sonore distinct des rimes masculines plus sèches.

Les fins féminines sont-elles liées au type de mètre utilisé ?

Non, la distinction entre fin féminine et masculine est indépendante du mètre. Une ligne peut être en iambique ou trochaïque tout en ayant une fin féminine ou masculine selon l’accentuation finale.

Peut-on trouver des exemples célèbres de fins féminines dans la poésie anglaise ?

Oui. Par exemple, dans « A Psalm of Life » de Longfellow, certaines lignes se terminent par des syllabes non accentuées, créant des fins féminines. Shakespeare a aussi utilisé abondamment les rimes féminines, notamment dans son Sonnet 20.

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