Le genre italien mettant l’accent sur les slashers avec un respect pour la fiction pulp américaine (années 20-50)
Le genre de film italien qui associe un fort accent sur les slashers à un hommage à la fiction pulp américaine des années 1920 à 1950 est le giallo.
Définition et caractéristiques du giallo
Le giallo est un genre cinématographique italien mêlant mystère, horreur psychologique, thriller et éléments de sexe. Ces films se distinguent par leurs intrigues centrées sur des meurtres brutaux et sanglants, souvent perpétrés par un tueur masqué ou ganté de noir dont l’identité reste inconnue jusqu’à la fin.
Ce style se caractérise par :
- Des scènes de meurtres violentes, sanglantes et parfois très imaginatives.
- Un usage fréquent de la caméra subjective, montrant le point de vue du tueur.
- Une mise en scène stylisée avec une photographie travaillée et parfois des bandes sonores inattendues.
- Une dimension érotique marquée, avec beaucoup de nudité féminine et de séquences sexuelles.
- Une narration en forme de thriller où le suspense domine jusqu’à la révélation finale.
Origines littéraires et influences américaines
Le terme giallo signifie “jaune” en italien, tiré d’une collection de romans policiers à couverture jaune publiée dès 1929 par Mondadori. Ces livres étaient souvent des traductions d’auteurs britanniques et américains célèbres comme Agatha Christie, Raymond Chandler ou Edgar Allan Poe.
Cette influence littéraire américaine et britannique constitue la base narrative des films giallo. Les intrigues complexes de meurtre et mystère héritent de l’esprit des romans pulp américains des années 20 à 50. Le mélange d’enquêtes policières et d’éléments sombres typiques du thriller américain inspire la stylisation du giallo.
Un précurseur du genre slasher
Le giallo est reconnu comme un précurseur direct du genre slasher nord-américain des années 70-80. Des films tels que Bay of Blood (Mario Bava, 1971) ont inspiré des classiques américains comme Halloween ou Vendredi 13.
Les films giallo ont introduit plusieurs conventions du slasher :
- Le tueur ganté et masqué.
- Des victimes jeunes, souvent des femmes vulnérables.
- Des scènes de meurtres élaborées et sanglantes.
- Une ambiance forte mêlant horreur et suspense.
Le réalisateur italien Dario Argento a notamment popularisé ces codes avec L’Uccello dalle piume di cristallo (1970), qui met en scène un tueur psychopathe et un protagoniste étranger, un style repris par de nombreux slashers américains.
Principaux réalisateurs et films emblématiques
| Réalisateur | Films Clés | Contributions |
|---|---|---|
| Mario Bava | La ragazza che sapeva troppo (1963), Blood and Black Lace (1964), Bay of Blood (1971) | Création du premier giallo, proto-slasher clé |
| Dario Argento | The Bird with the Crystal Plumage (1970), Profondo Rosso (1975) | Standardisation des codes du giallo, popularisation à l’international |
| Lucio Fulci | A Lizard in a Woman’s Skin (1971), Don’t Torture a Duckling | Développement des thèmes sexuels et horrifiques |
Enjeux thématiques et controverses
Le giallo est parfois critiqué pour des représentations perçues comme misogynes. Il y a une forte présence d’exposition de la nudité féminine et de violence sexuelle. La fascination pour la psychologie instable du tueur et le voyeurisme reste un élément constant de ces films.
Résumé des points essentiels
- Le giallo est un genre italien mêlant thriller, horreur et érotisme, centré sur des meurtres violents.
- Il trouve ses racines dans la fiction pulp américaine et britannique des années 1920-1950.
- Le giallo est un précurseur majeur du genre slasher, influençant notamment le cinéma d’horreur américain.
- Mario Bava et Dario Argento sont les figures clés de ce genre.
- Le genre présente une esthétique stylisée, une narration mystérieuse et des scènes violentes avec des effets de voyeurisme.
Quel genre de film italien met l’accent sur les slashers et respecte la fiction pulp américaine des années 20 à 50 ?
Le genre de film italien qui se distingue par son insistance sur les slashers tout en honorant la fiction pulp américaine des années 1920 à 1950 est sans conteste le giallo.
Si ce terme évoque peut-être plus une couleur (signifiant “jaune” en italien) qu’un style cinématographique connu universellement, il représente un pan fascinant du cinéma italien, hybride entre le thriller, l’horreur, le mystère, et même l’érotisme. Explorez avec nous l’univers singulier du giallo, ses origines littéraires, son esthétique, ainsi que son influence majeure sur le genre slasher mondial.
Les racines littéraires du Giallo : le jaune des polars pulp
Le nom “giallo” provient d’une collection littéraire italienne très populaire dès 1929, intitulée Il Giallo Mondadori. Ces romans policiers étaient reconnaissables à leur couverture jaune éclatante. Ils traduisirent surtout des ouvrages d’auteurs britanniques et américains célèbres, tels qu’Agatha Christie, Raymond Chandler, et Edgar Allan Poe.
Le giallo littéraire servit de tremplin au cinéma, grâce à leur atmosphère chargée de suspense et de mystère, conditions idéales pour nourrir la création de films mêlant intrigues complexes, meurtres sanglants et personnages ambigus.
Pourquoi ces romans ont-ils eu tant de succès ? Le mélange de police, de mystère et de criminels insaisissables capturait déjà l’imaginaire populaire, comme un thriller noir teinté d’une élégance étrange avec, souvent, une touche d’érotisme. Le cinéma italien allait s’emparer de cette formule, mais la teinter d’éléments plus crus, voire violents.
Giallo au cinéma : une fusion de genres et d’émotions
Le giallo en cinéma apparait dans les années 1960, first avec Mario Bava et son film La ragazza che sapeva troppo (1963), considéré comme le premier giallo cinématographique. Bava a vite établi les codes, mêlant suspense haletant, meurtres sanglants et une mise en scène audacieuse.
L’essence des gialli repose sur :
- Une intrigue mystérieuse pleine de retournements, souvent centrée sur un tueur masqué et ganté de noir.
- Des meurtres uniques, violents, créatifs et parfois très graphiques, préfigurant le style des slashers.
- Une atmosphère où le suspense se mêle à une forte charge érotique — nudité fréquente et scènes suggestives dévoilent souvent des personnages féminins vulnérables.
- Une réalisation stylisée, avec des couleurs saturées, un cadrage soigné, et une musique parfois dissonante qui accentue la tension.
Le protagoniste est souvent un outsider, étranger ou touriste involontairelement pris dans ce jeu macabre. Ce personnage typique représente la découverte progressive des secrets terrifiants qu’abrite le décor.
De la fiction pulp américaine au slasher européen : un pont culturel
C’est précisément la richesse des thèmes policiers et mystérieux des pulps américains des années 20 à 50 que le giallo s’est appropriée. Ces œuvres nourrissent le giallo d’une intrigue bien ficelée, d’un mystère à résoudre et d’un antagoniste imprévisible, mais les films italiens y ajoutent une dimension graphique et esthétique unique.
Cette hybridation illustre un profond respect pour l’ambiance des pulps US tout en y injectant une intensité et une liberté formidables — notamment dans la représentation explicite et stylisée de la violence. En ce sens, le giallo peut être vu comme une réinvention à l’italienne de l’esprit pulp : plus brutal, et plus énigmatique.
Le Giallo, glorieux ancêtre des slashers modernes
Le giallo ne se contente pas de saluer ses ancêtres littéraires américains ; il a aussi directement influencé l’émergence du genre slasher dans les années 70 et 80.
Mario Bava avec Blood and Black Lace (1964) en est l’exemple parfait, posant les bases narratives et visuelles. Puis vient Dario Argento, véritable icône du giallo. Son œuvre, dont The Bird with the Crystal Plumage (1970) et Deep Red (1975), codifie le genre en insistant sur des meurtres sophistiqués, un tueur insaisissable, et un suspense haletant.
Plus tard, les films comme Bay of Blood (1971) de Bava sont considérés comme des proto-slashers, ayant grandement influencé des classiques américains comme Friday the 13th. À travers cette influence, on comprend que le giallo raccorde avec efficacité le cinéma italien au cinéma d’horreur américain.
Le slasher américain a puisé dans ce vivier cinématographique une approche visuelle et narrative, popularisée par des réalisateurs comme John Carpenter et Wes Craven. L’héritage du giallo se retrouve dans le motif du meurtrier ganté, les attaques brutales et stylisées, et le suspense construit autour d’un mystère à résoudre.
Des maîtres du giallo : Mario Bava, Dario Argento et Lucio Fulci
Pour saisir toute la richesse du giallo, impossible de faire l’impasse sur ses maîtres :
- Mario Bava : pionnier qui a jeté les bases. Outre La ragazza che sapeva troppo, son Blood and Black Lace est un chef d’œuvre gore et stylisé.
- Dario Argento : symbole du genre dans les années 70 et 80. Avec The Bird with the Crystal Plumage, il popularise des tropes formant l’ADN du giallo moderne. Ses autres films, tels que Tenebrae et Phenomena, témoignent d’une maîtrise stylistique exceptionnelle.
- Lucio Fulci : à la croisée du giallo et de l’horreur pure, avec des titres marquants comme Don’t Torture a Duckling et The New York Ripper.
Ces réalisateurs ont su insuffler au giallo une identité visuelle étonnante et des scénarios où l’éros et le macabre cohabitent étroitement.
Entre exploitation et art : le délicat équilibre
Le giallo se situe aussi dans la sphère des films d’exploitation italiens des années 70, souvent caractérisés par leur contenu provocateur. Nudité, violence graphic, tension sexuelle, et scènes choquantes étaient monnaie courante.
Mais cette apparente légèreté cache une réelle capacité artistique. La frontière entre cinéma d’exploitation et opus d’auteur est mince. Plusieurs gialli transcendent leur nature de “B-movie”, gagnant un statut culte et une reconnaissance critique.
Certains détracteurs dénoncent la misogynie implicite dans la représentation fréquente de violences sexuelles sur des jeunes femmes. Pourtant, le genre aborde aussi des thématiques de psychologie, d’aliénation et de voyeurisme, offrant une lecture plus complexe au-delà du simple choc visuel.
Le giallo aujourd’hui : un genre en mutation
Si la production de gialli a diminué considérablement depuis les années 1980, une certaine résurgence se produit parfois, rappelant l’importance historique et esthétique de ce style.
Dario Argento lui-même est revenu à ses amours giallo avec Non ho sonno (Sleepless, 2001). Cette renaissance témoigne d’un intérêt persistant pour ce type de film à la fois sophistiqué et brut, intimiste et spectaculaire.
Alors, pourquoi le giallo fascine-t-il toujours autant ?
Le giallo intrigue, choque, captive. Son mélange unique d’énigmes à la Sherlock Holmes, de meurtres graphiques, de mystères psychologiques et d’érotisme sulfureux accroche à la fois l’intellect et les émotions.
Ce cinéma est un pont entre les pulps littéraires et le cinéma d’horreur moderne, un genre hybride où la violence est scénarisée avec une esthétique soignée. Il questionne les limites du voyeurisme, met en scène la peur et le désir, tout en gardant le suspense vivant jusqu’à l’ultime révélation.
Alors, amateurs de frissons et nostalgiques des romans policiers en jaquette jaune, pourquoi ne pas plonger dans un bon giallo ? Un marathon Mario Bava ou Dario Argento, ça ne se refuse pas, même si on risque d’y perdre le sommeil… au sens propre !
En résumé :
| Aspect | Détails clés |
|---|---|
| Genre | Mélange de thriller, horreur, mystère, érotisme |
| Origines | Romans pulp italiens traduisant auteurs américains et britanniques |
| Éléments distinctifs | Tueur noir ganté, meurtres sanglants, vue subjective, suspens intense |
| Influence | Précurseur du genre slasher, influence sur cinéma d’horreur mondial |
| Directeurs clés | Mario Bava, Dario Argento, Lucio Fulci |
| Réception | Cultes, controversés pour violence et érotisme, mais reconnus artistiquement |
Alors, la prochaine fois que vous planifierez une soirée cinéma à suspense, pensez au giallo : une leçon italienne de style, de frissons, et de mystère, le tout, drapé dans un éclat de jaune bien vintage.
Envie de découvrir quelques classiques pour débuter ? Voici une mini-bibliothèque giallo pour vous lancer :
- La ragazza che sapeva troppo (1963) – Mario Bava
- Blood and Black Lace (1964) – Mario Bava
- The Bird with the Crystal Plumage (1970) – Dario Argento
- Deep Red (1975) – Dario Argento
- Don’t Torture a Duckling (1972) – Lucio Fulci
Prêt à frissonner et à résoudre des énigmes venus d’Italie ? Le giallo vous attend, couteau à la main et mystérieusement ganté.
Quels sont les éléments clés du genre giallo dans le cinéma italien ?
Le giallo combine mystère, meurtre, horreur psychologique et érotisme. Il met en scène un tueur masqué dont l’identité est révélée tard. Il mélange suspense et scènes violentes, incluant souvent des meurtres sanglants.
Comment le giallo s’inspire-t-il de la pulp fiction américaine ?
Le giallo tire son style des romans pulp américains des années 1920 à 1950. Il reprend leurs thèmes policiers avec violence et atmosphère thriller. Ces influences sont visibles dans la narration et la construction des personnages.
Quel est le lien entre le giallo et le genre slasher ?
Le giallo est un précurseur du film slasher. Il intègre des meurtres sanglants et un tueur masqué, éléments centraux du slasher. Son esthétique a fortement inspiré les productions slasher ultérieures dans le monde entier.
Qui sont les réalisateurs italiens majeurs du giallo ?
Mario Bava est l’un des premiers avec “Blood and Black Lace”. Puis Dario Argento a popularisé des classiques comme “Deep Red”. Lucio Fulci est aussi célèbre pour ses contributions au giallo des années 70 et 80.
Pourquoi le giallo est-il parfois appelé “spaghetti slasher” ?
Ce surnom fait écho aux termes “spaghetti western” et “spaghetti crime”. Il souligne l’origine italienne du genre mêlé à des aspects violents et sanglants typiques du slasher américain.