Levirate Marriage : Définition et Concept Fondamental
Levirate marriage désigne une forme de mariage où le frère du défunt est tenu d’épouser la veuve de son frère décédé. Ce terme vient du latin levir, signifiant « frère du mari ». Cette pratique est souvent observée dans des sociétés à structure clanique forte où le mariage hors-clan est interdit.
Origine et Objectifs
Historiquement, le but principal du mariage léviratique est d’assurer la continuité de la lignée familiale et de protéger la veuve.
- Si un homme meurt sans enfant, son frère épouse la veuve pour engendrer un héritier.
- Le premier enfant issu de cette union est reconnu comme héritier légal du défunt.
- La veuve et ses enfants obtiennent protection et soutien économique.
La pratique est courante dans des sociétés patriarcales où les femmes dépendent souvent des hommes pour leur sécurité.
Cadre Culturel et Social
Le mariage léviratique contribue à :
- Garantir la survie du clan en maintenant la propriété et le statut dans la famille.
- Eviter la dispersion des terres et des biens.
- Offrir un statut social et une sécurité économique à la veuve et ses enfants.
Dans certains pays d’Afrique, d’Asie du Sud et d’Asie centrale, ce système est encore pratiqué malgré des évolutions légales et sociales.
Perspectives Anthropologiques et Religieuses
Anthropologie
Selon Ruth Mace, dans certaines sociétés africaines, la pratique influence la démographie en incitant les hommes à épouser des femmes plus âgées, ce qui peut ralentir la croissance démographique.
Religion
Religion | Règles Principales |
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Judaïsme |
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Islam |
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Pratiques Historiques et Régionales
Le mariage léviratique a une longue histoire, connue dès l’Antiquité dans le Proche-Orient ancien. Il reste pratiqué aujourd’hui dans plusieurs régions :
- Afrique : Adoptée par les peuples Luo (Kenya), les Igbo et Yoruba (Nigeria), Mambila (Cameroun), et dans le sud du Soudan (Dinka, Nuer).
- Asie Centrale : Pratique en Kirghizie, chez les Huns du Caucase, et les peuples Xiongnu jusqu’au 7e siècle.
- Inde et Pakistan : Persistante dans les zones rurales où la remariage hors famille est désapprouvé.
- Indonésie : Chez les Karo, appelée « turun ranjang ».
- Japon : Pratique historique au cours de la période Meiji sous le nom « aniyome ni naosu ».
- Kurdistan : Le mariage léviratique est très courant pour préserver la famille et la propriété.
Exemples Bibliques
- Tamir et Onan (Genèse 38) : Onan refuse d’engendrer un héritier pour son frère, ce qui provoque son châtiment divin.
- Ruth et Boaz : Boaz épouse Ruth pour protéger les droits fonciers du défunt et assurer la filiation.
- Loi du Lévirat (Deutéronome 25:5-10) : Exige le mariage du frère sur la veuve pour perpétuer le nom et l’héritage.
Variations et Coutumes Associées
- Marriage fantôme : Quand le fiancé meurt avant le mariage, un frère remplace le défunt pendant la cérémonie.
- Marriage sororat: Le frère de la femme remplace cette dernière si elle meurt avant d’avoir d’enfants, assurant ainsi la continuité familiale.
Juridictions Modernes et Défis
Le mariage léviratique est actuellement rare dans le monde moderne et parfois remplacé par une coutume ou un rituel comme halitzah dans le judaïsme. Des complexités surgissent lorsqu’il s’agit :
- Du refus du frère ou de la veuve.
- Des complications légales liées aux obligations familiales.
- Des conflits résultant d’absences prolongées ou incapacités mentales.
Points Clés
- Le mariage léviratique oblige un frère à épouser la veuve du défunt pour préserver la lignée.
- Il vise la protection sociale, économique et la continuité familiale.
- Pratique ancienne, présente dans diverses cultures à travers le monde.
- Régulée par des lois religieuses distinctes en judaïsme et islam.
- La coutume s’affaiblit dans les sociétés modernes, mais persiste dans certains contextes ruraux ou traditionnels.
Levirat : Un mariage avec un frère, mais pas que
Levirate marriage, c’est un mariage entre une veuve et le frère de son défunt époux. C’est littéralement un “mariage avec un beau-frère”. Le terme “levirat” vient du latin “levir”, qui signifie le frère du mari. Simple, non ? Toutefois, derrière cette définition se cache une histoire sociale et culturelle ancienne et fascinante.
Alors, pourquoi ce type de mariage a-t-il existé, se perpétue-t-il dans certaines sociétés, et suscite-t-il encore aujourd’hui des débats ? Plongeons ensemble dans ce voyage autour du levirat.
Levirat : bien plus qu’un arrangement juridique
Imaginez une société où la famille, ou plutôt le clan, est au cœur de toute organisation sociale. Dans ces communautés, il n’était pas question pour une veuve de “s’éloigner” du clan de son défunt mari, ni d’épouser un homme extérieur, ce qui risquait de fragmenter les liens familiaux. Le levirat devient alors un moyen de préserver non seulement l’honneur de la famille, mais aussi la sécurité sociale.
Dans ce cadre, le frère du défunt est obligé d’épouser la veuve. Obligé ? Oui, c’est là que l’aspect culturel et normatif intervient, souvent soutenu par des prescriptions religieuses ou coutumières. Cette union garantit à la veuve et aux enfants un protecteur et un soutien financier. Autrement dit : pas de veuve abandonnée ou laissée à la merci du destin.
Levirat et patriarcat : une question d’héritage et de survie
Ce type de mariage est généralement lié à des sociétés patriarcales où la propriété de la terre et la transmission de la lignée passent par les hommes. Le fait d’avoir des enfants issus de ce mariage, spécialement des fils, assure la continuité du nom familial et les droits d’héritage.
Dans certaines cultures, le levirat ne s’enclenche que si le frère décédé n’avait pas d’enfant. Pas question de laisser sa lignée s’éteindre. Par exemple, dans l’Ancien Testament, la loi de Deutéronome 25:5-10 prescrit que “le premier fils que la femme aura doit porter le nom du frère décédé”. Eh oui, la descendance n’est pas qu’une question biologique, c’est un enjeu social crucial.
Un regard anthropologique : démographie et stratégie familiale
Intéressons-nous à ce que nous disent les anthropologues. Ruth Mace, spécialiste reconnue, note que dans certaines cultures africaines, ce système de mariage sert aussi à limiter la croissance démographique. Pourquoi ? Parce que les hommes qui épousent les veuves sont souvent des frères plus âgés, donc avec une fertilité moindre. Une forme subtile de contrôle naturel des populations.
La continuité de la famille passe donc non seulement par le mariage mais aussi par le jeu de la fertilité. C’est une stratégie qui mêle parfaitement biologie et culture.
Du Moyen-Orient à l’Afrique, les multiples visages du levirat
Ce mariage s’observe dans de nombreuses régions. En Kurdistan, notamment autour de Mardin en Turquie, la veuve reste dans la famille de son mari et doit épouser son frère. Cela permet de maintenir le patrimoine au sein du clan, en évitant sa dispersion.
En Somalie, la pratique est encadrée par le Xeer, le droit coutumier somalien, qui règle le paiement de la dot, appelée “yarad”. Le levirat n’est pas qu’une coutume, c’est un mécanisme économique et social.
Au Nigeria, chez les Yorubas et les Igbos, le mariage avec un beau-frère assure que les enfants gardent leur place dans la lignée paternelle. On parle bien d’un engagement envers l’identité familiale. Même chez les Maragoli et les Luo au Kenya, le levirat perdure.
Levi et levirat biblique : histoire de Tamar et Boaz
Comment parler de levirat sans évoquer la Bible ? Le récit de Tamar et Onan dans la Genèse 38 est un incontournable. Tamar, veuve sans enfant, devait épouser Onan, frère de son mari défunt, afin d’assurer une descendance. Mais Onan, pas très enthousiaste, “spille sa semence”, acte jugé mauvais, et il meurt. On sent là la tension entre devoir familial et choix personnel.
Plus tard, Ruth, autre vedette biblique, voit son avenir scellé par Boaz, parent du défunt mari. Boaz joue le rôle de “rédempteur de la famille”, mariant la veuve pour garantir la propriété et la continuité du nom.
Levirat dans les textes religieux : du commandement à la controverse
Le Deutéronome stipule clairement une responsabilité : le “devoir du beau-frère” pour épouser la veuve et perpétuer la lignée familiale. Mais ce commandement s’accompagne de conditions et de rites. Par exemple, dans le judaïsme, si le frère refuse le mariage, un rituel appelé halitzah est réalisé. La veuve enlève la chaussure du frère récalcitrant et crache devant lui. C’est à la fois symbolique et légal.
Dans beaucoup de sociétés, le choix de la veuve est loin d’être automatique. Par exemple, chez les Huns du Caucase, la veuve pouvait refuser, preuve que ces pratiques n’ont jamais été figées et ont toujours évolué.
L’islam face au levirat
Le Coran ne l’interdit pas formellement, mais condamne l’héritage des femmes par contrainte (Sourate An-Nisa 4:19). Le mariage doit se faire par consentement, avec un mahr adéquat (dot). La levirat peut exister dans ce cadre, mais sans contrainte, ce qui modère la pratique comparée à d’autres traditions.
Levirat et évolution contemporaine
Aujourd’hui, levirat est moins courant, notamment dans les sociétés urbaines et égalitaires. Certaines législations interdisent ou régulent fortement cette pratique. En Israël, le rabbinat décourage le yibbum, le mariage leviratique, au profit du rituel de halitzah pour libérer la veuve.
En Inde, si dans les campagnes certains milieux pratiquent encore ce mariage, l’armée indienne a aboli une règle qui empêchait certaines veuves de percevoir leur allocation si elles se mariaient hors du levirat.
Levirat et société moderne : pourquoi le sujet pourrait-il vous concerner ?
Une question légitime : à quoi bon parler de ce vieil héritage ? Eh bien, le levirat pose des questions fondamentales sur le mariage, le statut de la femme, l’héritage, et la protection sociale. Il peut paraître archaïque, mais demeure une réponse aux défis liés à la survie familiale et économique dans plusieurs régions.
Ce système vous invite aussi à réfléchir. Comment assurer des droits aux veuves dans des sociétés où la place des femmes reste fragile ? Le levirat est une réponse, certes contestée, qui mêle devoir et utilité.
Levirat dans la culture populaire : un clin d’œil
La série TV “Deadwood” (2005) illustre cela. Seth Bullock épouse la veuve de son frère, un époux absent qui voyage dans l’émotion et les responsabilités. Ce n’est pas qu’un simple mariage, c’est un pacte social et moral, une courroie de transmission familiale.
Bonus : Levirat et sororat, cousins culturels
Le sororat, c’est une autre pratique. Si un homme perd sa femme, souvent avant une naissance, il peut épouser la sœur de cette dernière. Le but reste le même : préserver la famille, la continuité des enfants et des biens.
Ces coutumes se complètent ou s’opposent selon les régions. Elles mettent en lumière la complexité et la créativité des sociétés humaines face à la mort, au mariage, et à la famille.
En résumé : qu’avons-nous appris sur le levirat ?
- Le levirat est un mariage entre une veuve et le frère de son défunt mari.
- Il assure la protection sociale de la veuve et de ses enfants.
- Il garantit la continuité de la lignée familiale et la transmission des biens.
- Cette pratique est liée à des structures clanique et patriarcales.
- Elle est réglementée par des lois traditionnelles, religieuses et coutumières, variables selon les cultures.
- Le levirat se pratique toujours, notamment en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient, bien que moins fréquent aujourd’hui.
- Il pose des enjeux complexes autour des droits de la femme, du mariage et de la famille.
Au fond, le levirat pose une question universelle : Comment une société prend-elle soin de ses veuves et de ses orphelins tout en assurant la cohérence et la survie du groupe ? Cette question reste ouverte, et les réponses multiples, à travers le temps et les cultures.
Alors, la prochaine fois que vous entendez parler d’un mariage “un peu spécial”, vous saurez que derrière se cache une histoire millénaire, entre devoir, protection, héritage… et parfois bien des compromis.
Qu’est-ce que le mariage léviratique ?
Le mariage léviratique est une union entre une veuve et le frère de son défunt mari. Cette coutume vise à protéger la veuve et à préserver la lignée familiale.
Dans quels contextes sociaux le mariage léviratique est-il pratiqué ?
Il est souvent pratiqué dans des sociétés patriarcales où les femmes dépendent économiquement des hommes. Ce mariage assure la protection et la survie des enfants et des biens familiaux.
Le mariage léviratique est-il présent dans différentes cultures ?
Oui, il existe en Afrique, en Asie centrale, chez les Kurdes, dans certaines régions du Kenya et du Nigeria. Chaque culture adapte la pratique selon ses traditions.
Quel est le lien entre le mariage léviratique et les héritages ?
Ce mariage permet la transmission des biens et titres au sein de la même famille, souvent pour garantir que les enfants du défunt héritent légitimement des terres et propriétés.
Le mariage léviratique est-il accepté dans la religion islamique ?
Bien que le Coran ne prohibe pas explicitement un homme d’épouser la veuve de son frère, il interdit formellement l’héritage des femmes par contrainte.
Quelles variantes existent du mariage léviratique ?
Il existe le mariage fantôme, où un frère épouse la future épouse d’un homme décédé avant le mariage, et le mariage sororat, prenant une sœur pour remplacer une épouse décédée.